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La prise en charge du deuil périnatal: perspective historique et contemporaine

La recherche sur le deuil périnatal, qui fait suite au projet « naissance », comprend deux volets. Le premier de nature historique donne un aperçu de comment, des communautés alpines du XIXe siècle aux soignants de l’hôpital du Valais du XXIe siècle, la prise en charge de la mort de l'enfant à naître a été pratiquée. Le deuxième est une étude contemporaine sur une procédure  qui apparaît dans la décennie 1970-1980 et qui se formalise au début des années 2000, la présentation de l’enfant mort.

 

La mort de l’enfant à naître

L’étude de la prise en charge du deuil périnatal dans une perspective historique et dans le contexte valaisan a été menée dans la cadre du projet « L’enfant en Valais de 1815 à 2015 », l’un des Projets Etoile retenu pour le bicentenaire de l’entrée du Valais dans la Confédération. Ce projet a été piloté scientifiquement par l’IUKB.

L’étude du deuil périnatal, à l’aide de données ethnographiques (XIXe et première moitié du XXe siècle) puis d’entretiens avec le personnel soignant (Sœurs hospitalières et soignants de l’Hôpital du Valais), a montré comment les parents et les soignants ont mis en place des dispositifs pour préserver deux processus propre à la naissance et qui sont brutalement stoppés par la mort du tout petit, le processus d’humanisation et celui de parentalisation.

 

La présentation de l’enfant-mort

Le deuxième volet de la recherche s’est focalisé sur un lien de filiation, identifié dans la littérature mais non étudié, entre la pratique du « répit » qui consistait à exposer un enfant mort-né sous une image/statue de la Vierge en espérant des signes de vie, signes de vie rendant possible le baptême (XIVe-fin XIXe siècle) et la procédure de présentation de l’enfant mort, actuellement pratiqué dans le monde hospitalier. L’hypothèse derrière ce lien de filiation entre ces deux dispositifs est qu’ils permettent de créer un espace, un temps « suspendu », de « répit », dans lequel l’appropriation de l’enfant par la maman et le couple est rendue possible. L’idée est d’étudier comment le personnel soignant, en particulier les sages-femmes, est acteur et bénéficiaire de cette procédure. De plus, la dimension rituelle de celle-ci est aussi évaluée. La recherche est réalisée en étroite collaboration avec la structure de soins du Département femme-enfant de l’Hôpital du Valais.