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Quentin Chevalley, une motivation sans bornes et un engagement actif pour la durabilité
Monday 14 November 2022 07:59

Son regard ne laisse que peu de place au doute. Il rappelle la fierté et la détermination de certains grands révolutionnaires. Quentin Chevalley est inscrit en 2ème année à la Haute Ecole d’Ingénierie, filière « Energie et techniques environnementales ». Il a bien voulu répondre à nos questions, lui qui, à l’image de la célèbre légende du colibri, a décidé de faire sa part. Et même plus.



« Tout commence » ! C’est sur le tournage de ce film documentaire de Frédéric Choffat que tout commence pour Quentin Chevalley, jeune homme de 23 ans originaire de Salvan inscrit à la HEI : son intérêt pour l’écologie, un engagement actif pour le développement durable, une motivation sans bornes. Pour les besoins du film et par intérêt personnel, Quentin potasse tout ce qui lui tombe sous la main : rapports, bouquins, revues scientifiques, articles de presse. Rapidement, l’urgence d’agir se fait sentir. Il décide d’approfondir ses connaissances, de manière officielle cette fois. Après une passerelle nécessaire à l’Ecole des métiers, il s’inscrit à la Haute Ecole d’Ingénierie à Sion, filière « Energie et techniques environnementales ». Forcément, il s’intéresse aux activités durables mises en place par l’école et devient l’une des chevilles ouvrières du collectif HES-Eco. L’écologie n’a qu’à bien se tenir, Quentin Chevalley a décidé de s’y consacrer corps et âme avant qu’il ne soit trop tard. 

A la question « Plutôt Che Guevara ou Ghandi quand il s’agit de passer à l’action ? », il répond : « Un peu des deux, ça dépend des situations. » Après une courte pause, il précise : « Ce qui compte, c’est le résultat. Parfois, il est plus adéquat d’être pacifiste. D’autres fois, il faut oser bousculer les gens. » Quentin Chevalley n’est pas de ceux qui s’énervent. Il donne son point de vue calmement, sans tressaillir, quelle que soit la personne qu’il a en face de lui. Son visage reste placide. On peine parfois à percer le mystère de ses pensées.

Il aurait, pourtant, de nombreuses raisons d’être en colère contre l’humanité et son consumérisme à tout prix. Que nenni ! Quentin regarde vers l’avant et ne craint pas l’avenir. Comme bon nombre d’entre nous, il a suivi les actions de la jeune Greta Thunberg et dit à son propos : « Une fille de 15 ans qui s’engage à ce point-là, ça ne laisse plus d’excuse à l’inaction. » Lui aussi est né pour l’engagement, à l’image de sa famille avec laquelle il aime échanger ses points de vue. C’est d’ailleurs avec son père qu’il transforme la maison familiale pour la rendre plus autonome. Et avec des habitant·e·s de Salvan qu’il a monté une association pour encourager la transition dans la vallée. Malgré ces soutiens, servir la cause écologique ne se fait pas sans effort ni sacrifice. Comme plein d’autres activistes, Quentin se retrouve souvent seul face aux réfractaires qu’il rencontre - encore - en nombre.

Les résultats sont rarement aux rendez-vous ! Qu’importe. Agir lui permet de ne pas sombrer dans la sclérose et de rencontrer des personnalités passionnantes et inspirantes. « Si je n’y croyais pas, je ne serais pas là ! » Logique, me direz-vous. Il n’y pas que les gens qui l’inspirent, les livres aussi. Il cite Bootchkine Murray, l’anarchiste américain, Ernest Callenbach, auteur du fameux livre « Écotopia », le collapsologue Pablo Servigne ou encore l’ingénieur Philippe Bihouix qui prône l’abandon du high tech. 

Lui qui commence sa deuxième année à la HEI aspire à une école plus critique, encore plus axée sur la sobriété et la recherche de solutions face aux enjeux climatiques et sociaux qui nous attendent. À ce propos, le projet U-Change qu’il a déposé avec ses collègues a été accepté. Des fresques du climat seront donc organisées dès ce semestre au sein du campus et permettront de mieux comprendre les tenants et aboutissants du changement climatique. A notre humble avis, soit on entendra encore parler de Quentin Chevalley au sortir de sa formation, soit il aura trouvé un grand terrain isolé pour y vivre en autonomie. L’avenir nous le dira ! 

Bande-annonce du film Tout commence 

Sophie Michaud / association Utopia