Audrey Genolet, MScSI, maître d’enseignement HES à la Haute école de santé de la HES-SO Valais-Wallis a mené une étude auprès des futur-e-s étudiant-e-s Bachelor en soins infirmiers pour connaître leur vision de la profession.
« L’objectif consiste à mettre en évidence les aspects de la profession infirmière exprimés par les étudiant·e·s en maturité spécialisée et modules complémentaires santé de la volée 20-21 dans leur rapport de stage.
Les résultats quantitatifs révèlent une vision plutôt neutre. Chez les étudiant·e·s qui souhaitent effectuer un Bachelor en soins infirmiers, la vision passe de neutre à positive. L’immersion dans le lieu de stage influence cette vision. Parmi les treize indécis·e·s au sujet de leur choix professionnel, neuf visent un Bachelor en soins infirmiers à la suite du stage. Quant à ceux visant un Bachelor dans une autre profession (4 personnes), le stage a permis de se positionner entre deux professions du domaine santé.
Les principaux résultats qualitatifs mettent en avant que la posture généraliste du personnel infirmier, réalisant aussi bien des soins techniques que relationnels, génère une vision positive. Les éléments appréhendés comme négatifs concernent la charge mentale, les horaires de travail, le contact avec la maladie, la nudité et les liquides biologiques.
Le niveau d’autonomie des infirmières et infirmiers constitue également une appréhension négative, en référence au fait de ne pas pouvoir complètement s’exprimer dans l’équipe interprofessionnelle. La mise en place et la gestion du processus de soins (PSI), expression du rôle autonome infirmier est, quant à elle, perçue comme neutre. Cela peut s’expliquer par un manque de compréhension : comme les étudiant·e·s ne sont pas encore formé·e·s au processus de soins, ils et elles n’y participent pas. Il est à souligner que les étudiant·e·s endossent un rôle subordonné durant leur stage de maturité, du fait qu’ils et elles ne sont pas encore inscrit·e·s à une formation Bachelor.
Un lien peut donc être établi entre les résultats de cette étude et l’initiative « Pour des soins infirmiers forts ». En effet, l’initiative décrit que de bonnes conditions de travail impliquent la mise en place de soins et surveillances adaptés auprès des individus. Des conditions de travail adaptées promeuvent également la gestion du processus de soins dans les prises en soins, ainsi que l’importance de celui-ci dans les prises en soins interprofessionnelles».