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Laura Finarelli
Tuesday 27 August 2024 08:00

Laura Finarelli, doctorante au sein de l’institut informatique dans l’équipe du Professeur Yann Bocchi, a obtenu un Bachelor à Vérone, puis un Master à Parme, avant de choisir Sierre pour effectuer sa thèse de doctorat. Les mathématiques représentent son domaine de prédilection et elle y a consacré ses études. Pourquoi avoir choisi l’informatique dans ce cas ? « J’aime les défis ! », lance Laura dans un sourire qui en dit long sur son caractère décidé et jovial. Retrouvez ici son portrait inspirant.

Défi et variété : quand les mathématiques mènent à l’informatique appliquée

Laura avait déjà décidé de consacrer ses études aux mathématiques parce que les sciences en général sont des branches qui lui semblent suffisamment complexes pour répondre à son attirance pour les défis. Elle souhaitait ainsi se lancer dans un parcours qui soit le plus stimulant possible malgré les difficultés potentielles. Les défis, elle s’en lance continuellement, que ce soit dans la vie en général et dans ses études ou son travail en particulier. 

Son père, ingénieur, n’est peut-être pas étranger au choix de Laura qui avoue avoir été baignée toute son enfance dans une ambiance familiale qui promouvait les sciences. Son père la soutenait dans son apprentissage et elle reconnaît son rôle fondateur dans le choix de son orientation estudiantine qui a aussi été guidée par l’un de ses professeurs du lycée. Malgré un brillant parcourt, Laura confie ne pas avoir une bonne mémoire ; ainsi, il lui semblait plus intéressant de se tourner vers les mathématiques qui, avant que de faire appel à la mémoire, demandent surtout une compréhension et un raisonnement logique. Les mathématiques lui ont permis de développer l’aspect théorique de la recherche ; toutefois, elle recherchait quelque chose de plus concret. C’est ainsi qu’elle s’est tournée vers l’informatique afin de pouvoir utiliser ses compétences et ses connaissances pour concevoir des instruments capables de répondre aux défis du monde extérieur. Ainsi, son parcours de doctorante lui apparaît sous certains aspects comme une zone de confort où elle peut expérimenter les théories mathématiques apprises dans un projet de recherche concret. Pour résumer le parcours de Laura, les termes « défi » et « variété » pourraient être utilisés. 

Si changer d’université entre son Bachelor et son Master peut paraître difficile, elle l’a vu comme une opportunité de se confronter à d’autres points de vue, à de nouvelles méthodologies et de nouvelles manières d'enseigner. Si passer d’un Master en mathématiques à un Doctorat en informatique parait téméraire, Laura ne se laisse pas impressionner et mise sur la nouveauté, l’amour du défi et le plaisir de découvrir de nouvelles choses. Il en est de même dans sa vie privée pour celle qui indique pratiquer du sport abondamment, passant de la natation, à la gymnastique artistique, puis s’adonnant au volley pour finalement devenir professeure de pilates et de yoga. En matière de challenge, le dernier qu’elle s’est lancé est de faire son premier triathlon après avoir fourbi ses armes dans de fameux trails régionaux.

La mobilité comme support du réseau cellulaire

Dans le laboratoire ConexLab du Professeur Yann Bocchi, Laura travaille avec l’adjoint scientifique Gianluca Rizzo sur le projet Dymonet. Cet acronyme signifie Dynamic Mobile Network (réseau mobile dynamique). Ce projet s’intéresse au réseau cellulaire qui est disponible à partir de nombreuses antennes installées sur le territoire qui permet d’avoir accès au réseau cellulaire et à internet (site web et contenus multimédias). L’idée derrière le projet est de tester l’hypothèse selon laquelle les réseaux cellulaires émanant de véhicules connectés permettraient de proposer une meilleure couverture réseau. Les oppositions rencontrées lors de l'installation de nouvelles antennes démontrent l'importance d'un tel projet de recherche qui pourrait, à terme, éviter l’installation de nombreuses et coûteuses antennes téléphoniques. En effet, les utilisatrices et les utilisateurs pourraient se connecter directement aux antennes mobiles des véhicules en marche. Il y a, aujourd’hui, un nombre important de véhicules qui sont de véritables ordinateurs, possédant des puissances de calcul énormes. 

Laura travaille à détecter si l’utilisation de ces antennes mobiles a du sens, si ce système est économiquement viable et si, énergétiquement, cela permet une baisse de la consommation par rapport aux grandes antennes existantes. Il s’agit d’évaluer si la consommation de données est plus ou moins grande selon que l’on utilise des antennes mobiles ou fixes. Il semble, selon les premiers résultats, qu’une économie substantielle soit possible grâce aux antennes mobiles. Toutefois, ces antennes doivent tout de même se connecter à une antenne réseau fixe reliée au réseau central. Laura explique que les antennes mobiles ne sont pas les seuls points de connexions possibles, puisque nombre d’objets connectés existent. Elle travaille donc aussi sur les appareils connectés faisant partie du domaine de l'IoT – Internet of Things (internet des objets), tels que les montres connectées. 

Nous utilisons le réseau non plus uniquement pour connecter un téléphone ou un ordinateur, mais aussi pour nombre d’autres objets. La littérature scientifique a déjà parlé de la possibilité d’utiliser les antennes mobiles, mais le projet de Laura se concentre sur la faisabilité concrète d’une telle théorie. Toutefois, le fait que ces antennes soient mobiles complexifie encore les choses, puisque les données changent tout le temps. Les modèles analytiques créés à l’institut informatique permettent de réaliser des simulations et de réfléchir à l’optimisation de la pose d’antennes fixes ou aux économies d’énergie envisageables. Les variables sont infinies, les modalités heuristiques et la recherche des optimes fastidieuses, mais ces immenses défis n’effraient en rien Laura qui ne s’imagine pas faire autre chose que de déplacer des montagnes.