La Haute Ecole d’Ingénierie de la HES-SO Valais Wallis participe à un nouveau projet d'innovation énergétique en Europe. Lancé officiellement hier à l’occasion de la COP25 à Madrid, le projet XFLEX HYDRO vise à démontrer que les centrales hydroélectriques modernes peuvent renforcer les réseaux électriques actuels, toujours plus tributaires des énergies renouvelables intermittentes.
Le large projet européen XFLEX HYDRO a pour objectif d’augmenter le potentiel hydroélectrique des centrales en intégrant des technologies innovantes. L'initiative à laquelle participe la Haute Ecole d’Ingénierie de la HES-SO Valais-Wallis et l'EPFL a été annoncée ce mardi par la Commission européenne et un consortium de 19 partenaires lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP25) à Madrid, en Espagne.
Turbines à vitesses variables
Les technologies XFLEX HYDRO, qui feront chacune l'objet d'une démonstration dans des centrales hydroélectriques en Europe, intégreront la possibilité de faire fonctionner les machines à vitesse variable, de pomper et turbiner en même temps ou d’utiliser des batteries pour ajuster la production et la consommation des aménagements.
« Avec l’arrivée massive des nouvelles énergies renouvelables, la stabilité du réseau électrique va notamment dépendre de notre capacité à adapter la production à la demande des consommateurs. Modifier la vitesse de rotation des turbines permettra par exemple de compenser les fluctuations de production des autres énergies renouvelables. Des simulations numériques et un monitoring avancés seront entre autres utilisés pour pousser les centrales dans leur limite » affirme la professeure HES Cécile Münch-Alligné, spécialiste en hydroélectricité.
La centrale de Z’mutt
Parmi les sept centrales sélectionnées, l’équipe de Cécile Münch-Alligné travaille sur quatre aménagements dont celui de Z’mutt à Zermatt. Cette centrale de pompage de Grande Dixence va être équipée d’une nouvelle pompe-turbine à vitesse variable. L’équipe va réaliser des simulations numériques de la machine afin d’identifier les éventuelles perturbations générées par ces nouveaux modes de fonctionnement. Des mesures sur le prototype seront aussi menées par le groupe hydroélectricité pour valider ces simulations. « Participer à un tel projet est une véritable opportunité pour nous. D’abord afin de collaborer avec d’autres équipes de recherche en Europe , mais également pour leur montrer la qualité du travail que nous accomplissons ici » rajoute la chercheuse.
Le projet XFLEX HYDRO (Hydropower Extending Power System Flexibility) est une initiative de 18 millions d'euros – dont un million pour la Haute Ecole d’Ingénierie - d'une durée de quatre ans menée par les principaux fournisseurs d’électricité et propriétaires d’aménagement, fabricants d'équipement, universités, centres de recherche et consultants. Le projet se terminera en 2023 par l'élaboration d'une feuille de route visant à accroître l'adoption des technologies dans l'ensemble du parc hydroélectrique européen, avec des recommandations à l'intention des gouvernements, des organismes de réglementation et de l'industrie.
L'initiative a été financée par le programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne. Il vise à aider l'UE à atteindre l'objectif de 32 % d'énergie produite à partir de sources renouvelables d'ici 2030.