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Maxime Blatter, assistant de recherche auprès de l’institut Technologies du vivant, derrière les 3 réacteurs.
Monday 24 April 2017 14:18

Troisième étape pour le projet de « recyclage des boues d’épuration » porté par l’institut Technologies du vivant de la HES-SO Valais-Wallis. Démarré en 2007 à l’échelle d’un réacteur d’un demi-litre, le projet en est à sa phase pilote avec le déploiement d’un système de trois réacteurs de 500 litres au total, dont le premier est déjà actif sur le site de la STEP de Sion.

On rembobine. La question de départ est celle de la pénurie de phosphore à laquelle le monde doit se préparer. Principalement utilisé comme engrais et indispensable à l’agriculture mondiale, le phosphate* n’a pas de substitut et se trouve en quantité limitée dans les mines. La Confédération et nos voisins européens investissent depuis des années pour trouver une solution de recyclage de ce minéral.

Une source riche en phosphate est celle des eaux usées. Sachant cela, l’institut Technologies du vivant (ITV) a développé un système de pile à combustible microbienne (= réacteur) permettant de récupérer le phosphate dans les boues des stations d’épuration. Il a d’abord fallu construire ce réacteur permettant, à partir des eaux usées, de créer la base chimique servant à récupérer le phosphate des boues. Concrètement, cette base chimique est mélangée aux boues digérées des stations d’épuration, qui contiennent des molécules de phosphate. Elle va alors permettre de libérer les molécules de phosphate et de les séparer de la boue, sous forme liquide. Ensuite, il s’agit de récupérer ce liquide contenant les particules de phosphate, auquel les chercheurs ajoutent des composés (magnésium et ammonium) pour finalement le transformer en engrais.

Au niveau expérimental, le système a fait ses preuves. Un réacteur de 168 litres a déjà été intégré à la STEP de Sion ; deux autres seront bientôt opérationnels à Martigny et à Berne. L’étape suivante sera d’analyser les différents paramètres pour optimiser le système et construire un démonstrateur de 2’000 à 5’000 litres qui pourra ensuite être commercialisé.

Ce projet, porté par le Prof. Fabian Fischer et son équipe de l’ITV, est financé par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) sur trois ans. Il est mené en collaboration avec la ville de Sion, la ville de Martigny, la commune de Bagnes, la société SATOM de Monthey, la LONZA, la STEP Worblental à Berne et le groupe fenaco.           
           

* Le phosphate est la forme sous laquelle le phosphore peut être assimilé par les êtres vivants.