Retour à la page précédente

Cette recherche de type exploratoire, visait à comprendre la pratique de la musculation dans des centres socio-éducatifs fermés. Elle cherchait à identifier les enjeux de ce sport et de la prise de compléments alimentaires avec l’hypothèse qu’ils fonctionnent comme des opérateurs du masculin.

A la suite de la revue de la littérature, nous avons mené 5 entretiens qualitatifs, dans 2 institutions de Suisse romande. Les données récoltées confirment que la musculation est un sport plébiscité par les équipes éducatives car elle représente un exutoire, une possibilité de discussion sur le corps et l’image de soi. Elle permet des échanges et des discussions connexes, c’est une véritable occupation qui représente un espace « d’évasion». De surcroît, pour les professionnel∙le∙s, la surveillance est aisée et la pratique demande peu de technique.

La recherche a cependant montré que les compléments alimentaires sont interdits dans les milieux investigués et que certains jeunes compensent cette absence par une alimentation ciblée. L’interdiction totale a été pensée comme telle principalement pour des raisons de sécurité. En effet, il est pratiquement impossible d’effectuer un contrôle sérieux puisque le produit se présente souvent sous forme de poudre, dans de grands récipients. Le contenu réel des boîtes est également problématique tant les substances sont multiples.

Nos résultats soulignent que certes, la musculation est un opérateur du masculin mais que pour les professionnel∙le∙s, elle reste assez inopérante ne permettant pas aux jeunes de réellement développer un corps puissant. En ce sens, elle s’oppose aux arts martiaux qui démontreraient force, maîtrise de soi et esthétique.