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Irvin
Thursday 02 April 2020 09:35

Irvin est étudiant en 4ème année, filière Economie d’entreprise, et a choisi de suivre la formation en emploi. Il travaille dans la comptabilité pour un magasin Denner où tout va pour le mieux, jusqu’à ce fameux vendredi 13… Sa mission prend alors une autre tournure. Il nous raconte :

« Ce fut lors d'un vendredi après-midi comme les autres que tout commença. Après m'être rendu au cours BeX (Business eXperience) du matin je décide de m'arrêter au magasin dans lequel je travaille à Vernayaz. Je ne sais pas si cela relève de l'intuition mais celle-ci fut décisive pour le reste de la journée. En effet, depuis 13h30 les client·e·s ont commencé à affluer sans s'arrêter pendant 5 jours environ. Un rythme infernal, des journées interminables et surtout le début d'une mission. 

La journée commence par la désinfection totale du magasin, de la caisse devenue une navette spatiale suite à l'installation de vitres de protection, des chariots mais également le remplacement des paniers par des cabas offerts généreusement par le patron afin de protéger les client·e·s des divers contacts. L'ambiance change, mes tâches également. Il ne s'agit plus de s'occuper uniquement de la comptabilité du magasin. J’enchaîne la mise en rayon des produits, les commandes, la caisse, l’approvisionnement, la comptabilité… J’endosse même un rôle inédit pour moi : securitas. Les normes strictes de la Confédération impliquent que nous devons accepter un nombre restreint de personnes à l’intérieur du magasin. Nous avons décidé de diviser le personnel en deux équipes afin d'éviter une contamination globale. Nous devons porter masques et gants, se désinfecter les mains régulièrement. Une station de désinfection a été installée à l'entrée du magasin pour les client·e·s. Cette station me rappelle étrangement les stations de soin de l'armée. Simple coïncidence me dis-je jusqu'à ce vendredi 27 mars 19h30 où je reçois un appel du capitaine de l'armée. Une mobilisation m'est donc tombée dessus. Je dois laisser mes proches et mes collègues du Denner déjà surchargés pour partir 3 mois sans retour possible. Là-bas, nos missions sont dévouées aux hôpitaux romands. On se doit d’assister les infirmiers et infirmières dans la lutte du COVID. Un environnement troublant et prenant qui par son caractère tragique permet de réfléchir sur la chance que l'on avait avant ce tragique épisode mondial.

J'aimerais remercier mes proches pour leur soutien sans faille, mon employeur Vincent Pochon du Denner de Vernayaz qui vit actuellement une période folle à devoir gérer un magasin presqu’à lui tout seul dans un village de 2000 habitants. J'aimerais également remercier la HES-SO Valais-Wallis de Sierre, son responsable de filière Monsieur Hans-Peter Roten ainsi que les professeur·e·s de ce semestre pour leur compréhension en cette période très compliquée.

Prenez soin de vous et de vos proches. »