Edito

Ah, la génération Z ! Née avec un smartphone dans une main et, souvent, de forts idéaux moraux dans l'autre, cette jeunesse jongle avec aisance entre des filtres Instagram et de solides revendications sociales. Les avis les moins nuancés, souvent à l’emporte-pièce, dénoncent une apparente contradiction. Mais est-ce vraiment le cas ?

D'abord, la technologie n'est pas qu’un simple outil. Elle représente beaucoup plus, parfois trop. Pour les plus accrocs, il s’agit d’une extension presque naturelle de leur être. Ils et elles ne "surfent" pas sur Internet, ils et elles y vivent. Leurs relations, qu'elles soient amoureuses ou amicales, se jouent autant dans les DM que dans la vraie vie. Les plus taquins et taquines parmi les générations précédentes pourraient s’en amuser, mais au milieu de ce maelström digital, la GenZ prône des valeurs comme l'authenticité et la transparence. Derrière les selfies impeccablement filtrés, il y a une recherche constante de vérité et d'engagement sincère. Et cette ambivalence pourrait être le signe d’une grande richesse.

L’idéal moral de cette jeunesse connectée est un melting-pot de justice sociale, d'écologie et d'inclusivité. Elle est championne de l'activisme en ligne, mais se heurte souvent à la réalité des algorithmes et des fake news. Mais si les générations précédentes décrient parfois la GenZ avec vigueur, c'est parce qu’elle cristallise les enjeux sociétaux du moment. Ce rôle de miroir des préoccupations actuelles la place souvent sous le feu des critiques, mais aussi au cœur des discussions les plus cruciales.

Alors, chère GenZ, continue à cliquer, liker et partager, mais n'oublie pas : l'authenticité commence là où le filtre s'arrête. Et si tes prédécesseurs et prédécesseuses te jugent un peu sévèrement, c’est peut-être parce que tu portes sur tes épaules les attentes, les peurs et les espoirs d’un monde en pleine transformation.

Julien Robyr, rédacteur en chef