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Changements dans le secteur public et impact sur la gestion des ressources humaines.

Les administrations publiques suisses, aux niveaux fédéral ou cantonal, se trouvent actuellement confrontées à de nombreuses réformes. Les principes et outils de la nouvelle gestion publique (NGP), largement inspirés des préceptes de management en vigueur au sein du secteur privé remodèlent largement la manière dont les organisations publiques fonctionnent, mais également les conditions de travail des employés de la fonction publique. Après une dizaine d'années d'expériences de nouvelle gestion publique dans notre pays, des évaluations ont débuté pour mieux comprendre quels sont les impacts des changements administratifs intervenus. Il paraît néanmoins clair que les changements ont permis des avancées en matière de contrôle des coûts et de transparence des comptes. Malgré des aspects considérés comme positifs (maîtrise des coûts, amélioration de la qualité des prestations, ...), il faut également souligner le fait que toutes ces réformes se réalisent dans une période difficile pour les finances publiques des Cantons et de la Confédération. Afin de contrôler l'augmentation des coûts administratifs et réaliser des économies substantielles, la plupart des cantons, de même que la Confédération du reste, ont entrepris des actions dans le but de diminuer leur charge salariale qui représente un pourcentage non négligeable de leur budget annuel.

Les mesures prises sont diverses : gel des salaires et suppression de l’indexation aux coûts de la vie, politique de retraites anticipées, suppression de certains postes de travail, suppression de services administratifs pour éviter les doublons, introduction des incitatifs financiers afin de développer l'efficience, etc. Les autorités politiques cantonales et fédérales ont donc axé les changements administratifs en fonction, également voire surtout, de préoccupations économiques, c'est-à-dire liés à une recherche de l'efficience économique.

Les employés de la fonction publique, aux niveaux cantonal ou fédéral, se trouvent par conséquent confrontés à une situation parfois difficile : tenter de relever les défis de l'efficience et de l'efficacité dans un environnement organisationnel qui leur est de plus en plus défavorable. Leurs conditions de travail ont fortement évolué, certains diront péjoré, leurs salaires ont parfois été rognés, les rythmes de travail et les exigences ont augmenté. Autrement dit, les salariés de la fonction publique se trouvent confrontés à une situation paradoxale que l'on pourrait décrire de la manière suivante : faire plus et mieux avec moins de moyens, restrictions budgétaires obligent.

Dès lors, des problèmes de ressources humaines sont en train d'apparaître fortement dans le cadre global des réformes administratives. Les maladies professionnelles (burn-out, mobbing, dépressions) sont en augmentation dans les organisations publiques et des démissions de plus en plus préoccupantes sont enregistrées (y compris parmi les cadres de l'armée suisse, c'est du moins ce qui ressort d'une enquête récente).

Par conséquent, devant cette multitude de nouveaux problèmes et d'indices inquiétants, nous sommes en droit de nous poser un certain nombre de questions :

  • Quel est l'état d'esprit des employés de la fonction publique aujourd'hui après 5-10 ans de réformes administratives ininterrompues ?
  • Quels ont été les impacts de ces réformes sur le fonctionnement des organisations publiques et, plus précisément, sur le travail quotidien des salariés publics ?
  • Assistons-nous à une redéfinition des bases motivationnelles des agents publics ?
  • Comment pouvons-nous aujourd'hui décrire l'attachement organisationnel des employés de la fonction publique ?