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La question de la santé au travail est devenue un enjeu de société important qui renvoie à des questions de santé publique et de performance économique et sociale des organisations.

De nombreux travaux, notamment nord-américains, s’inscrivent dans une optique psychologisante et insistent sur les dimensions individuelles de la santé et sur l’impact d’une dégradation globale de la santé au travail en fonction des caractéristiques des personnes au travail : âge, sexe, niveau de qualification, etc. Ce type d’approche peut être exemplifié au travers de l’exemple du stress. On note particulièrement la tendance au traitement individuel et secondaire qui a comme fonction de dépister les signes avant-coureurs de la souffrance psychologique au travail et d’essayer d’améliorer les compétences personnelles pour faire face. Ce faisant, les formations tendant à améliorer ces compétences personnelles n’ont pas montré d’effet significatif (Shinn et al., 1984).

Plutôt que d’insister sur les dimensions individuelles et psychologisante de la santé, il est préférable d’agir sur les déterminants organisationnels de la santé au travail, lesquels s’ils sont fréquemment évoqués, sont rarement analysés de manière suffisamment détaillée pour saisir comment les processus d’une organisation peuvent être mis en rapport avec la construction de la santé au travail.

 A l’évidence, certains facteurs d'influence pourraient être communs entre la santé individuelle et collective et la performance individuelle et collective. La prise en compte de ces facteurs communs permettrait d'optimiser la santé au travail ainsi que les résultats sur la performance individuelle et collective.

La question de l’impact direct de ces nouvelles pratiques sur la santé au travail ne peut être étudiée en l’état. La démonstration (ou la réfutation) d’une relation causale entre telle pratique de gestion et la dégradation de l’état de santé des salariés qui y sont soumis exigerait que soient maîtrisées les variables de contexte (allant de la conjoncture économique à la taille de l’entreprise, en passant par le secteur d’activité et la technologie) mais aussi les variables individuelles.