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Tuesday 04 May 2021 14:38

Une équipe de chercheurs et chercheuses de la Haute école de santé Valais, de la Haute Ecole Arc Santé, des Hôpitaux universitaires de Genève et de l’Ecole de santé publique de l’Université de Montréal viennent de publier, dans la revue Safety Science, un article sur la résilience organisationnelle d’institutions de soins suisses, pendant la première vague de la pandémie. L’étude a relevé les principales situations problématiques rencontrées par le personnel, sur le terrain, ainsi que les mesures d’adaptation mises en œuvre pour y faire face. En plus des nombreuses mesures adoptées par les directions, les résultats soulignent la diversité des stratégies de régulation spontanément mises en place dans les équipes et par les individus : augmentation de la flexibilité du personnel, priorisation des tâches, collaborations interprofessionnelles innovantes, soutien par les pairs, ou encore création de nouveaux canaux de communication avec les familles.

La réorganisation des activités et la charge de travail ont été à l’origine de la majorité des situations problématiques relevées ; sans surprise, les mesures organisationnelles, telles que la réaffectation du personnel et l’augmentation des effectifs, ont été les mesures les plus souvent rapportées. De même, les préoccupations relatives à la qualité des soins, relativement répandues, ont souvent été gérées en termes de soutien apporté aux familles et aux patients. En revanche, d'autres types de situations problématiques fréquents ne semblent pas avoir donné lieu à des mesures d’adaptation dans une proportion correspondante. Ainsi, bien qu’un quart des situations problématiques aient porté sur des relations conflictuelles, elles n’ont fait l’objet que d’un nombre limité de mesures ; celles-ci ont été mises en place au niveau des équipes (soutien entre pairs et par les cadres de proximité) plutôt que par les directions. De même, bien que la charge émotionnelle ait été mentionnée comme un problème fréquent, elle n’a donné lieu qu’à un nombre réduit de mesures, là aussi au niveau des équipes et des individus (soutien par les pairs et les cadres intermédiaires, gestion individuelle de la peur). Enfin, bien que le manque d’équipement de protection individuelle et de matériel de soins ait été comparativement peu relevé, la mise en place de mesures de protection et l'acquisition de matériel ont figuré parmi les mesures les plus répandues.

L’article se conclut par l’évocation de deux pistes d’action, portant d’une part sur le renforcement du soutien apporté au personnel logistique, technique et de nettoyage – qui a témoigné d’une appréhension accrue par rapport à d’autres corps de métier –, et d’autre part sur le développement des ressources des cadres de proximité et des équipes, dans les domaines de la résolution des conflits, du soutien émotionnel et de la coopération.