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Pratique numérique de négociation
Thursday 31 March 2022 16:09

Résumé
La paperasse a toujours été un élément central du travail bureaucratique. Au cours des dernières années, les procédures bureaucratiques ont été de plus en plus standardisées et numérisées. Sur la base d'entretiens et d'un travail ethnographique de terrain dans des bureaux d'aide sociale en Suisse et en Belgique, nous portons une réflexion quant à la manière dont les preuves sont conçues en politique sociale ainsi que sur des dossiers constitués pour ou contre les bénéficiaires non citoyens de l'aide sociale, afin de montrer comment les vérités écrites sont établies et remises en question.


L'accent mis sur les pratiques numériques dans l’implémentation des politiques publiques met en évidence la façon dont elles contribuent à renforcer les mécanismes de contrôle de l’implémentation et la manière dont la loi sur la migration continue à guider la gestion de l'aide sociale pour les non-citoyens. Cela permet de cibler les groupes les plus marginalisés, dont les droits d'accès aux aides publiques sont institutionnellement entravés. A travers les flux d'informations des bases de données, les formulaires officiels, les rapports papier et les réunions en face à face, nous montrons également comment une forme hybride de travail bureaucratique émerge, où le contact direct avec le client est toujours essentiel, mais fortement influencé par les processus de standardisation.  

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Publié par Cambridge University Press


A propos de l'auteure:
Lisa Marie Borrelli est titulaire d’un Master en études européennes et d’un Master en médias et communication pour le développement de l'université de Malmö en Suède. Elle a obtenu son doctorat à l'Institut de sociologie de l'Université de Berne, dans le cadre du projet 153225 financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique. Au sein de ce projet, elle a mené un travail ethnographique de terrain auprès de la police et des autorités chargées de la migration en Italie, en Suisse, en Allemagne et en Suède et a également recueilli des données en Lituanie et en Lettonie. Dans son projet de thèse, elle a examiné les lois ambivalentes et les émotions des bureaucrates de la rue travaillant au niveau de la migration irrégulière dans l'espace Schengen (Doc.Mobility Grant 172228), au cours duquel elle a été chercheuse invitée au « Center for Migration Law » de l'université Radboud de Nimègue et étudiante diplômée invitée au « Center for the Study of International Migration » de l'UCLA. Elle travaille actuellement comme chercheuse post-doctorale au sein du NCCR -> sur le projet "Governing Migration and Social Cohesion through Integration Requirements", dirigé par Christin Achermann et Stefanie Kurt.