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Sébastien Gard et Simone Gafner, professeur-es à la HES-SO Valais-Wallis
Thursday 22 February 2024 08:00

L’intelligence artificielle, la création d’algorithmes spécifiques et la collecte des données favorisent l’implémentation de la médecine personnalisée. L’un des aspects peu étudiés de ce type de médecine réside dans les actions de prévention. C’est pourquoi le Professeur Sébastien Gard de l’institut informatique travaille sur un projet interdisciplinaire avec la Professeure Simone Gafner de l’institut santé sur cette thématique. Grâce à un financement de l’Axe santé, les deux chercheurs ont étudié la prédiction du risque de chute chez les personnes âgées. 

Des systèmes existants mais faillibles

De nombreuses personnes utilisent déjà des montres ou bracelets connectés ainsi que des applications sur téléphone portable qui permettent de monitorer leur santé. Toutefois, ces systèmes ont des limites. En effet, les montres connectées sont parfois oubliées sur la table de chevet et les téléphones portables à court de batterie. Pour remédier à ces problématiques, les équipes de la HES-SO Valais-Wallis ont développé un concept de capteurs directement intégrés dans les appartements des personnes nécessitant une prévention du risque de chute. 

Des appartements remplis de capteurs

Afin de mesurer précisément l’environnement, un modèle de l’appartement a été préparé, et différents capteurs installés dans chaque pièce et sur chaque porte. Ces capteurs mesurent les mouvements des personnes habitant le logement et détectent leur présence. Par un calcul algorithmique, la détection des mouvements permet de mesurer les distances parcourues, et met en exergue les variations journalières relatives aux habitudes de déplacement et ainsi de prédire, à terme, le risque de chute selon les données récoltées. 

Le manque de littérature scientifique comme frein

Toutes les données acquises ont montré une image très nette des habitudes de mouvements spécifiques aux habitant-es des logements étudiés et leur mobilité a été bien mesurée. D’un point de vue informatique, le projet a donc été mené à bien. Toutefois, les chercheur-euses ont constaté un manque dans la littérature scientifique concernant les valeurs limites qui permettent de déterminer quand le risque de chute est élevé. L’absence d’échelles de mesure indiquant le nombre de déplacements standards d’une personne âgée ne permet pas d’interpréter les données de façon satisfaisante. 

Des partenaires de terrain pour valider les mesures

La pose de ce type de capteurs pourrait être très intéressante pour des centres médico-sociaux ou des maisons de santé. Il est important de pouvoir effectuer un suivi des locataires sur le long terme pour connaître leurs habitudes et détecter les changements ou l’évolution de leurs mouvements. Il serait ainsi possible de créer le profil de chaque personne pour connaître le risque individuel de chute et le prévenir. D’un point de vue interne à la HES-SO Valais-Wallis, ce projet a engendré des ponts entre des disciplines (santé et informatique) et donné l’occasion aux chercheur-euses d’aborder des problématiques communes avec des points de vue différents.