Dans l’assiette des étudiant∙e∙s

PAROLES D'ETUDIANT∙E∙S - L’inflation a frappé. Les prix augmentent considérablement et peuvent affecter notre panier alimentaire. Alors les étudiant∙e∙s ont-ils∙elles aussi ressenti cet impact dans leur alimentation ? Découvrez ici quelques éléments de réponses et des solutions pour économiser son argent.

« J’amène mon tupp » : voici la phrase la plus souvent mentionnée, après avoir demandé à 30 étudiant∙e∙s de la HES-SO Valais-Wallis ce qu’ils∙elles mangeaient durant la semaine. Se pencher sur la question de l’alimentation des étudiant∙e∙s — et de la part de leur budget destinée à celle-ci — nous a interpellé. En effet, depuis le début de l’année 2022, les conflits géopolitiques impactent le quotidien de nombreuses personnes, à travers l’augmentation des prix des matières premières, et notamment des denrées alimentaires. A titre d’exemple, la RTS relevait en mai dernier une augmentation du prix des pâtes de 10,5 %. Face à ces changements, nous avons interrogé des étudiant∙e∙s pour savoir si leur budget — et par conséquent leur alimentation — avaient évolué en 2022. Les réponses divergent, mais la réduction de la consommation de viande est souvent évoquée, comme le témoigne une étudiante: « Oui, j’achète moins de viande, car sinon ça me revient trop cher ».

L’alimentation dans le viseur

En effet, l’alimentation est une catégorie particulièrement touchée par la hausse des prix. Il faut relever que l’évolution du taux d’inflation en Suisse pour l’année 2022 était de +3,0 % par rapport à l’année précédente et ce sont principalement les prix de l’alimentation (+4,4 %) et de l’énergie (+18,6 %) qui sont concernés.
Selon Clothilde Palazzo-Crettol, professeure à la Haute Ecole et Ecole Supérieure de Travail Social et titulaire d’un Master en sociologie et anthropologie, de plus en plus d’étudiant∙e∙s amènent leur tupp pour le repas de midi, et celui-ci contient moins de viande. Un constat également observé lors de nos interviews d’étudiant∙e∙s. Ceux∙celles-ci déclarent en effet n’acheter que très peu de viande voire pas du tout, car cet achat risque de prétériter leur budget alimentaire.

Cantine ou tupp

Après analyse des réponses des étudiant∙e∙s, la moyenne du budget alimentaire mensuel est de 215 CHF. Avec un tel budget, cela devient délicat pour les étudiant∙e∙s de manger à la cantine, sachant que le prix moyen pour un plat de midi est de 10 CHF. Selon Clothilde Palazzo-Crettol, un subventionnement plus important des cantines durables pourrait faciliter l’accès aux cantines pour les étudiant∙e∙s. De plus, un renforcement de l’attractivité des cantines pourrait provenir d’une mobilisation de la part des étudiant∙e∙s.

Les statistiques récoltées auprès d’étudiant∙e∙s de la HES-SO Valais-Wallis démontrent qu’afin de pouvoir faire face à l’évolution des prix, les étudiant∙e∙s sont contraint∙e∙s de s’adapter et faire des concessions également dans leurs choix alimentaires. D’autant plus qu’à long terme, cela pourrait entraîner des répercussions sur la santé, avec l’apparition de certaines carences. Alors comment éviter que les étudiant∙e∙s subissent trop lourdement cette situation ? Bien que les économies soient possibles, cela reste une démarche individuelle, et Clothilde Palazzo-Crettol se demande si la solution n’est pas collective : « Est-ce que la situation pourrait être améliorée en agissant collectivement, afin d’obtenir les moyens de continuer les études dans de bonnes conditions ? »

Sophie Bonjour, Lionel Bourgeois, Sara Duarte

Module libre "Concept de Communication de la théorie à la pratique" - filière Tourisme