Période d’examens : La Business Team Academy évalue ses étudiant·e·s d’une manière unique en Suisse.

Une des particularités lorsque l’on est étudiant·e de la Business Team Academy (BTA) est de ne pas être évalué·e sur la base d’examens écrits dont le but est d’obtenir une note moyenne suffisante à l’obtention de son diplôme. A la Business Team Academy, les étudiant·e·s (appelé·e·s teampreneur·e·s) sont évalué·e·s sur leur parcours d’apprentissage et leur portfolio de compétences. Une évaluation 360° qui regroupe l’auto-évaluation du·de la teampreneur·e, l’évaluation par les pairs, celle des coachs du programme et d’un·e expert·e externe qui représente les milieux économiques. La finalité est la reconnaissance du développement des compétences des teampreneur·e·s.

Chacun·e d’entre eux·elle doit démontrer de manière pragmatique les actions qu’il·elle a entreprises pour développer les 21 compétences visées par le programme BTA. Qui de mieux pour en parler que les teampreneur·e·s eux·elles-mêmes ainsi qu’un·e expert·e ? Nous avons alors demandé aux teampreneur·e·s Mirzad, Gillian et Camille, et à l’expert François Bonvin de revenir sur cette manière innovante et unique en Suisse, d’évaluer des étudiant·e·s du supérieur.

Le portfolio individuel ou son parcours de formation documenté

Plus qu’un journal de bord, moins académique qu’un mémoire de recherche, le portfolio est une documentation complète, un résumé de l’ensemble des actions et des apprentissages réalisés tout au long du semestre grâce à différents outils, dont : les séances de coaching, les sessions de formations sur des sujets théoriques, des voyages apprenants pour partir à l’étranger rencontrer d’autres membres du réseau international Team Academy, les projets appliqués, les lectures individuelles pour obtenir la connaissance du management d’entreprise et les articles réflexifs qui consistent en un document individuel permettant de montrer la portée de l’apprentissage réalisé.

Aussi, le portfolio démontre le développement des 21 compétences visées par le programme Team Academy et comment l’étudiant·e se positionne sur les niveaux atteints via son auto-évaluation. Il s’agit d’un travail réflexif pour chaque compétence dans lequel l’étudiant·e présente les actions faites, les apprentissages clés retirés de ses actions et les résultats concrets et mesurables qu’il·elle a obtenu.

Niveau préparation, les teampreneur·e·s se penchent sur leur présentation orale, passent en revue leur e-portfolio pour tenter de se préparer aux questions des expert·e·s. : « Avant la journée nous recevons le feedback sur quatre compétences. Je me prépare à répondre à des questions sur ces dernières mais on ne sait jamais à l’avance quelles questions seront posées par l’expert·e. La visite de l’expert·e est quand même plutôt stressante. » Raconte Mirzad.

Une culture du feedback forte, valorisée par les teampreneur·e·s

Le rôle de l’expert·e est de donner un feedback sur quelques compétences du portfolio : « je choisis deux compétences qui selon moi, ont bien été développées et deux compétences pour lesquelles, des améliorations sont nécessaires. » indique François Bonvin, responsable digital pour le groupe Buchard et expert lors de ces évaluations. Aussi, le jour de l’évaluation l’expert·e s’entretient avec les étudiant·e·s de manière individuelle, « notamment concernant les compétences qu’ils·elles doivent améliorer. »

Gillian apprécie et valorise particulièrement cette culture du feedback inculquée et pratiquée à la BTA : « Nous avons énormément développé cela durant notre cursus : comment recevoir ou donner un feedback de manière bienveillante. Pour moi, c’est hyper précieux. »

Un teampreneur déroule sa présentation dans la cours intérieure du Foyer, à Chippis. 

De futur·e·s diplômé·e·s dôté·e·s d’une grande maturité professionnelle

Pour François Bonvin, être évalué·e de cette manière « permet de renforcer des compétences liées au développement personnel de l’étudiant, qui sont souvent des compétences qui seront utiles durant toute leur vie professionnelle, comme notamment la communication interpersonnelle. » 

Camille confirme : « Grâce à ce mode d’évaluation, nous savons comment valoriser nos compétences ou nous défendre. Nous sommes capables de répondre à la question : concrètement, qu’est-ce que vous savez faire ? C’est un avantage pour nos futurs entretiens d’embauche. »

Selon François Bonvin, ce programme est intimement « lié à l’esprit entrepreneurial. Un des piliers de cet esprit, c'est de savoir s’adapter et de développer soi-même ses propres connaissances et compétences. A la Team Academy, les teampreneur·e·s sont poussé·e·s à se former eux·elles-mêmes et à chercher des réponses. C’est toute la valeur du programme. »

« Lors des entretiens individuels, on se rend compte qu’ils ont la capacité entrepreneuriale de quelqu’un qui aurait fait plusieurs projets dans sa vie. Ils·elles ont acquis une véritable maturité. Par exemple, j’ai fait appel à trois teampreneur·e·s pour obtenir un regard externe sur mon projet d’application mobile Huntsquad, et à aucun moment, je n’ai eu la sensation de m’entretenir avec des étudiant·e·s. Ils prennent une réelle posture d’entrepreneur·euse·s. Cela est dû au fait, qu’ils·elles ont une réelle expérience du terrain qui leur a fait prendre des risques, vivre de vrais défis ayant de vraies conséquences. »

La promotion Business Team Academy 2023 à la fin de cette journée d'évaluation

Une formation qui ne s’adresse pas uniquement aux aspirant·e·s entrepreneur·euse·s

Pour François Bonvin, cette formation s’adresse à des personnes qui cherchent une certaine liberté professionnelle. « Ils·elles pourront bien sûr très bien créer leur entreprise mais pourraient aussi être amené·e·s à travailler dans des organisations qui souhaitent développer un esprit entrepreneurial. »

« Chez Buchard par exemple, nous souhaitons axer nos efforts sur l’innovation et nous cherchons avant tout à engager des talents multifacettes qui voudront aller plus loin que de réaliser la tâche pour laquelle ils·elles ont été engagé·e·s. On souhaite engager des intrapreneur·e·s. »

De manière générale, il note que les étudiant·e·s sont très indépendant·e·s avec une capacité exceptionnelle à gérer des projets. « Ils·elles savent gérer des projets en équipes. Cela représente une vraie plus-value de la part d’un·e futur·e collaborateur·trice. Ce sont même des personnes qui peuvent apprendre des choses à l’entreprise dans laquelle ils·elles sont engagé·e·s. »

Pour les teampreneur·e·s, l’intervention d’une·e expert·e externes dans leurs évaluations est une opportunité d’acquérir une approche de terrain : « cela nous ouvre les portes du monde professionnel » relève Camille. Tandis que Mirzad voit cela comme une opportunité d’éventuellement « pouvoir tisser des liens et collaborer dans le futur avec ce ou cette expert·e. »