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Davide Calvaresi parlant dans une conférence
Wednesday 30 August 2023 08:00

L’Axe Santé est un centre interdisciplinaire pour le développement de technologies de santé durables qui réunit l’ensemble des instituts de recherche de la HES-SO Valais Wallis. Nous avons rencontré Davide Calvaresi, Adjoint scientifique à l’institut informatique pour parler du projet soutenu par l’Axe Santé sur lequel il travaille depuis plusieurs mois : SORTIE, soit la simulation de la sortie d’un bâtiment lors d’une catastrophe ou d’un incident.

Aider les personnes à mobilité réduite ou en situation de fragilité

Davide Calvaresi nous confie avoir grandi non loin de ses grands-parents et avoir été marqué par les nombreuses difficultés que rencontrent des personnes âgées, fragilisées physiquement ou sur un plan cognitif dans les actions quotidiennes. C’est pourquoi il a décidé de mettre à profit ses compétences informatiques dans le domaine de la santé. Son travail de Master était d’ailleurs lié aux technologies capables de soutenir les personnes âgées dans les dernières années de leur existence. Il n’est donc pas étonnant de le voir aujourd’hui évoluer au sein de l’AIS-Lab (Applied Intelligent Systems Lab / Laboratoire de systèmes intelligents appliqués) qui œuvre dans le domaine de la eSanté.

SORTIE : améliorer les infrastructures et les systèmes d’alerte en cas de danger

Le projet soutenu par l’Axe Santé et dont il s’occupe actuellement, SORTIE, utilise des lunettes de réalité virtuelle pour simuler une situation dangereuse dans un bâtiment : incendie, inondation, tremblement de terre… Serions-nous capables de sortir du bâtiment sans encombre en suivant les signaux d’évacuation ? Telle est la question posée et qui a occupé les chercheur-euses de l’institut informatique accompagnés par des collègues du Living Lab Handicap, Emmanuel Fragnière et Benjamin Nanchen. Grâce à la réalisation de plans par Emanuele Gagliardi, ingénieur du bâtiment, qui reprennent les normes de la réalité en termes de distance avec des objets, de taille des espaces ou de luminosité d’une pièce, l’équipe a pu mettre sur pied une simulation grandeur nature permettant de tester le comportement d’une personne avec ou sans handicap dans une structure existante ou en cours de construction.

Une immersion virtuelle dans un hôpital frappé par une catastrophe

Deux hôpitaux ont participé au projet, un hôpital américain et le futur pôle santé de l’Hôpital du Valais à Sion. Ce dernier, encore en construction, a permis d’imaginer que le projet SORTIE puisse un jour servir à tester une structure avant sa réalisation et de proposer des mesures correctives ou d’amélioration des sorties de secours et des systèmes d’alarmes. C’est, entre autres, le comportement de personnes rencontrant des difficultés à se mouvoir, des troubles de la vision ou se déplaçant en chaise roulante qui ont été testés. Ce projet interdisciplinaire a bénéficié de la collaboration d’Emmanuel Fragnière, Professeur à l’Institut Tourisme ainsi que du Living Lab Handicap Living coordonné par Benjamin Nanchen, Adjoint scientifique dans le même institut et a été testé en conditions réelles durant un exercice de niveau cantonal. SORTIE a permis de tirer des enseignements des tests effectués afin de mieux comprendre les besoins en matière de signaux visuels ou auditifs et d’accès aux sorties d’urgence. Le projet a fait en sorte que ce qui était visible dans la simulation corresponde à la réalité, notamment lorsque certaines sorties de secours ne sont plus disponibles à cause d’un incendie.

Améliorer les systèmes d’évacuation des bâtiments et entrainer le comportement idéal

Le projet SORTIE a pour but d’améliorer les systèmes d’évacuation des bâtiments et d’entrainer le comportement des personnes en cas de danger. Les tests effectués en réalité virtuelle ont permis de diminuer de 70% le temps mis pour sortir d’un bâtiment en proie à une catastrophe. Il semble que ce type d’entrainement virtuel serve à mettre les gens en condition et soit plus productif qu’un simple test d’évacuation du bâtiment. Davide Calvaresi, responsable du projet, semble très optimiste quant aux suites possibles. Il indique que d’avoir coordonné le design du système, les techniciens informatiques et les répondant-es des hôpitaux lui a permis d’acquérir des connaissances importantes. Organisation de focus groups, revue de la littérature, gestion des développements techniques et coordination des tests ont été autant d’étapes pour mettre en place ce processus qui pourrait, à terme, sauver de nombreuses vies.