La question de la solidarité intergénérationnelle est au coeur de la gestion du COVID-19. De nombreuses initiatives citoyennes ont été entreprises mais on a aussi observé des comportements inopportuns et irrespectueux, notamment vis-à-vis des personnes à risque. Ce projet questionne la difficulté à être et rester solidaire durant cette période. Il a pour objectif de fournir des outils concrets permettant de favoriser les solidarités intergénérationnelles et de mobiliser les gens et les communautés en période de crise.
La question de la solidarité intergénérationnelle est au coeur de la gestion de la crise du COVID-19. De nombreux messages ont fait appel à un esprit citoyen, notamment pour encourager la population à respecter les gestes barrières et à soutenir les aîné∙e∙s et les plus fragiles. Les initiatives ont été nombreuses lors du premier confinement, et ce malgré des injonctions parfois paradoxales, voire des tensions entre générations.
Ce projet documente l’expérience en matière de solidarité intergénérationnelle d’un groupe de Valaisannes et de Valaisans de trois générations. Les interviews d’une vingtaine de personnes dans les deux parties linguistiques du canton rendent compte des aides reçues, données ou observées. Ces portraits filmés ont fait l’objet d’un film sous-titré français et allemand d’environ 45 minutes.
Pour la plupart des personnes interviewées, l’enjeu a été de trouver un équilibre entre le respect des distances sociales pour se préserver du virus et le maintien des contacts sociaux pour lutter contre le sentiment de solitude. Quant à la solidarité intergénérationnelle, elle semble s’organiser différemment selon les régions linguistiques et les réseaux préexistants. Si cette entraide est valorisée, elle ne va pas toujours de soi. Elle exige à la fois un fort engagement et une grande disponibilité, des ressources et de la créativité, mais aussi parfois la transgression de normes. Plusieurs personnes se remémorent de situations difficiles, parmi lesquelles des événements auxquels elles n’étaient pas préparées, la résistance de personnes aidées ou encore l’appréhension de leur entourage face à leur engagement.
Le projet n’a pas connu d’adaptations majeures. La réalisation des interviews a été chamboulée par la situation sanitaire, ainsi que par la difficulté de filmer des personnes âgées. L’objectif de filmer un même nombre d’interviews selon les régions linguistiques et les générations n’a pas pu être atteint. Le film montre que si la solidarité intergénérationnelle en temps de crise ouvre un espace pour aller à la rencontre de personnes d’autres générations, il ne suffit pas de la prescrire pour qu’elle se réalise. Dès lors, il convient de se questionner sur les conditions-cadres et les ressources nécessaires.