La 5ème édition du Forum sur les droits des personnes en situation de handicap a fait le point sur l’accès au marché du travail en Valais. Ce 28 mars à Sierre, des conférences, des ateliers et une table ronde ont permis de lancer le débat. Chercheurs, praticiens, travailleurs concernés et acteurs économiques ont échangé leurs points de vue.
L’article 27 de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) exige un accès égalitaire au marché de l’emploi. Le Forum qui se déroule ce 28 mars à Sierre s’est penché sur son application en Valais. L’an passé, le Comité des droits des personnes handicapées de l'ONU a formulé des critiques envers la Suisse à ce sujet. Il constate que les personnes en situation de handicap sont souvent cantonnées dans des « emplois protégés » avec des salaires très bas et qu’elles ne parviennent que trop rarement à accéder au marché de l’emploi ordinaire.
Quatre conférenciers ont abordé différents aspects de la problématique : comment sortir du deuxième marché du travail (postes de travail institutionnels), les défis de la collaboration entre acteurs privés et publics, les retombées positives pour l’économie et les enjeux pour les institutions spécialisées. Parmi eux, le professeur Markus Schefer, membre du Comité des droits des personnes handicapées, et Stéphane Rossini, directeur de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS).
Afin de proposer exemples inspirants et pistes d’amélioration, le Forum a organisé pour la première fois une demi-journée de workshops animés par des spécialistes du terrain. Une douzaine de thématiques à choix, portées par des maîtres socio-professionnels, des experts de l’intégration professionnelle et des personnes en situation de handicap. En fin de journée, une table ronde a confronté les points de vue des représentants de l’Etat du Valais, de l’Office AI, de l’économie et du monde du handicap.
Aujourd'hui, le soutien à la personne avec handicap repose encore principalement sur une approche dite «ré-adaptative», axée sur le gain économique du travail, via l'assurance invalidité. La dimension « participation sociale » par l'acquisition et le maintien d'un emploi inclusif ne fait pas l'objet de règles légales spécifiques.
En Valais, il manque des chiffres pour évaluer la situation. Le deuxième marché du travail a évolué ces dernières années et offre des emplois de plus en plus inclusifs, en partenariat avec des entreprises locales. Les postes de travail proposés aux personnes en situation de handicap ne se cantonnent donc pas aux ateliers protégés. Même s’il s’agit toujours de contrats institutionnels, l’expérience se rapproche de celle d’un emploi ordinaire.
Le saut vers le marché du travail ordinaire (premier marché), qui implique un contrat direct entre un employeur et une personne en situation de handicap, reste cependant difficile sans soutien adapté. C’est pourquoi les milieux associatifs demandent que tous les acteurs concernés se mobilisent. Ils militent pour que le Canton du Valais revoie les instruments à disposition, propose davantage d’emplois semi-protégés (selon l’art 16 LDIPH, ils devraient représenter au moins 1% des postes de l’administration et on est loin du compte) et lance une campagne de sensibilisation auprès des entreprises. Ils attendent également que le monde économique valaisan offre davantage de possibilités d’emplois aux personnes en situation de handicap.
L’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap est actuellement en chantier en Valais. Depuis 2022, le nouvel Office de coordination pour des questions dans le domaine du handicap a pour mission d’accompagner la mise en œuvre de la CDPH. Pour ce faire, il devrait prochainement dresser un état des lieux et définir un plan d’actions pour faciliter l’accès au premier marché du travail.
Source : Canal 9