Face aux défis de la mobilité urbaine, toujours plus de collaborateur∙trices et d’étudiant∙es se déplacent quotidiennement à vélo. Rencontrez Martine Hofstädter, collaboratrice économique à la HES-SO Valais Wallis depuis 2004.
Dans quel cadre te déplaces-tu à vélo ?
J'ai la chance d'habiter pas très loin de mon bureau, donc je me déplace à vélo pour venir au travail, dès l’arrivée des beaux jours, plus ou moins à partir du mois de mars, jusqu'au plus tard possible dans la saison d'hiver.
Quels sont les bénéfices que tu en retires ?
C'est arrivé à la suite du changement de politique du Technopôle concernant les places de parc qui sont devenues payantes. C'est à ce moment-là que je me suis demandé pourquoi dépenser cet argent pour une place que je n'utilise de toute façon pas tous les jours (je travaille à 60%). Venir à vélo, j'y pensais depuis un certain temps, mais je n'avais jamais franchi le pas. Et puis, ça a été l’événement déclencheur. De plus, le Technopôle proposait également de participer financièrement à l'achat d'un vélo. Alors, je me suis enfin décidée à acheter un vélo électrique.
De plus, je suis satisfaite de ne plus utiliser ma voiture pour de courts trajets. Je ne suis pas une écologiste acharnée, mais je pense que chacun devrait réfléchir à ce qu'il peut faire pour modifier ses comportements et contribuer, à son échelle, à la transition écologique et à la réduction des émissions de CO2. Pour moi, cela était relativement facile à mettre en œuvre.
Je trouve aussi que faire le trajet à vélo est vraiment agréable. Cela ne me prend qu'un petit quart d'heure le matin et le soir, c'est parfait pour faire la transition entre le travail et passer à autre chose. J'apprécie vraiment ces moments de la journée où je suis à l'extérieur. Je fais également un peu d'exercice physique, même si avec le vélo électrique, ce n'est pas l'activité la plus difficile que je pratique, mais c'est un plus.
Est-ce que tu éprouves certaines difficultés au jour le jour à te déplacer à vélo ?
Non, je commence à être bien rodée. En revanche, il y a une partie de mon trajet qui est fait sur les routes cantonales au moment de la journée où il y a beaucoup de trafic, avec les voitures et les camions, donc ce n’est pas très agréable. Mais rapidement, je peux rejoindre le bord du Rhône ou les vergers et à partir de là, c’est plus simple.
Aurais-tu des recommandations à donner aux cyclistes ou aux décideurs ?
Eh bien, c'est toujours la question éternelle d'avoir des itinéraires sécurisés et agréables. En tant que membre d'un exécutif communal et responsable de cela au niveau de ma commune, nous avons entamé des discussions au niveau de la région de Sierre, et je réalise à quel point c'est complexe de mettre en place des itinéraires qui tiennent la route. Donc, à mon avis, le principal enjeu, du moins pour la mobilité douce quotidienne, est de pouvoir garantir des trajets qui soient à la fois agréables et sûrs pour tout le monde. Pour ma part, être sur la route ne me pose pas de problème. Je n'ai pas vraiment peur et cela ne me dérange pas tant que ça. Mais j'entends souvent des gens dire que ce n'est pas agréable, qu'il y a des camions, des voitures, qu'ils ne se sentent pas en sécurité. Il est vrai qu'il y a peu d'espace, les voitures font peu attention aux cyclistes, donc ce sont toujours les problématiques récurrentes.
Ensuite, il faut un jour franchir le cap et se dire : "Oui, OK, j'y vais." Même s'il fait mauvais, il suffit de s'équiper un peu, ce n'est pas la fin du monde. Et lorsque le froid arrive, on peut ajouter une couche supplémentaire, ce n'est pas non plus insurmontable. Il faut juste s'habituer un peu, mais cela relève vraiment des attitudes personnelles. En ce qui concerne les recommandations, je n'en ai pas spécifiquement à faire. Je trouve que nous avons déjà 2 - 3 actions de promotion intéressantes qui sont menées autour du vélo.
Par ailleurs, j'ai vu un reportage sur une grande entreprise scandinave qui proposait un service complet de réparation et d'entretien de vélos à leurs collaborateur·trices. Au lieu de garer sa voiture au parking en arrivant au travail, on déposait le vélo dans un garage où il y avait quelqu’un, à un atelier pour gonfler les pneus, effectuer des ajustements, graisser la chaîne, et ainsi de suite. Personnellement, je trouverais ça génial et cela m'arrangerait bien. Évidemment, je pense qu'il faudrait un certain volume et beaucoup de collaborateur·trices qui se déplacent à vélo pour commencer à offrir ce type de service. Mais ce serait vraiment super.