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Ce projet de recherche appliquée doit permettre non seulement d’aboutir à une compréhension approfondie de cette pratique, mais surtout mettre à disposition des acteurs territoriaux des outils permettant une gestion durable du phénomène

Van

Suite à un premier pic de développement à la fin des années 1970 en lien avec les mouvements hippies, le phénomène de la «vanlife» a connu un développement majeur tant en termes de profil des pratiquants, de types de véhicules utilisés, que des représentations sociales qui y sont associées. 

Cette pratique de «vanlife», qui désigne originellement le fait de vivre et d’habiter durant une période plus ou moins longue dans un véhicule aménagé, est actuellement devenue une forme de pratique touristique. Elle se distingue d'autres pratiques telles que le «caravaning» ou le camping par la plus grande autonomie et liberté de mouvement offerte par ce type de véhicule, engendrant une grande itinérance des voyageurs et permettant de se rapprocher plus directement des sites de loisirs ou des destinations touristiques.

Cette tendance touristique a connu une expansion notable depuis la crise sanitaire du Covid-19, qui se traduit notamment par une augmentation générale des ventes et des locations de vans aménagés avec une hausse des immatriculations de 26,4% en 2021 par rapport à 2020, et de 25,8% par rapport à 2019. Cette progression peut être partiellement attribuée à l'impact direct de la crise du COVID-19 sur les mobilités de loisirs, ainsi qu'à la popularité croissante de ce mode de vie sur les réseaux sociaux.

Cette expansion s'accompagne d'une diversification des profils des pratiquants et son développement pose également de nombreuses questions sur l’évolution des pratiques de mobilités de loisirs ou touristiques. Il y a par exemple lieu de s’interroger si elle permet effectivement de remplacer des voyages plus lointains avec des modes de transport plus polluants, ou si à l’inverse, elle ne contribue pas à accroître la mobilité carbonée liée aux loisirs. 

Les enjeux territoriaux liés sont aussi multiples, puisque des problématiques environnementales ou de cohabitation avec les locaux ou riverains peuvent émerger. Ainsi, de nombreuses collectivités locales cherchent à réguler la pratique pour contenir les problèmes associés tels que le stationnement sauvage, la congestion des parkings, la gestion des déchets ménagers, les feux non contrôlés ou le camping sauvage sans s'aquitter de la taxe de séjour sur le territoire. 

Au-delà de ces externalités négatives, cette pratique peut cependant également contribuer à l'économie locale, et il semble central en ce sens de l’intégrer dans les règlementations et les stratégies touristiques afin d’en maximiser l’apport en termes de valeur ajoutée. 

Les différents enjeux autour du développement de cette pratique touristique en nécessitent une meilleure connaissance, ainsi que de leurs pratiquants et leurs besoins. Dans ce contexte, ce projet de recherche appliquée doit permettre non seulement d’aboutir à une compréhension approfondie de cette pratique, mais surtout mettre à disposition des acteurs territoriaux des outils permettant une gestion durable de ce phénomène. Pour le réaliser, il est prévu de déposer une demande de financement auprès de la Confédération suisse, via les fonds Innotour gérés par le Secrétariat d'Etat à l'Economie (SECO).

Partenaire : bureau Mobil'Homme